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Terre à bonsai et substrat

D’une manière générale, pour qu’un bonsai soit en bonne santé, il faut que la terre (substrat) soit bien adaptée à ses besoins physiologiques. Pour qu’il n’y ait pas de confusion, on appellera substrat un composé de matières organiques et inorganiques.

terre bonsai

Ce que l’on appelle généralement “terre à bonsai” est un composé de différentes matières solides (argile, roches, métaux, fibres végétales décomposées) de différentes grosseurs et qualités. Le substrat dans lequel est planté l’arbre sert à la fois à le maintenir en place (support), à le nourrir par les éléments nutritifs contenus et ajoutés, et par l’eau qu’il contient, indispensable à toute forme de vie.

Pour les bonsais, il est vital de leur assurer à chaque rempotage un substrat approprié.

Trois éléments fondamentaux se combinent à l’intérieur d’un bon substrat : l’eau, l’air et la matière support. L’équilibre entre ces trois éléments dépendra de la capacité du substrat à rester homogène entre chaque rempotage. Un bon substrat doit satisfaire aux différentes fonctions suivantes : drainage, aération, rétention d’eau et d’éléments nutritifs. Ces qualités sont assurées par la qualité de la matière support utilisée, et des éléments ajoutés ou non, pour parfaire éventuellement ses qualités primaires de drainage, de rétention d’eau et d’aération.

Les qualités d’un substrat de bonsai

Drainage

Pour assurer un bon drainage, la “matière support” doit être composée de gros grains (de 2 à 10 mm). En effet, entre les grains, des espaces se créent, conservant entre eux, une bonne proportion d’eau et d’air.

Chaque grain de matière agit comme une éponge absorbant l’eau qu’il peut contenir ou qu’il peut maintenir à sa surface. Ainsi, plus les grains sont gros, plus les pourcentages d’eau et d’air sont élevés, entre eux.

Ces espaces plus grands favorisent la migration de l’eau et des éléments nutritifs vers l’ensemble des grains de matière, à l’intérieur du pot à bonsai. Ils favorisent également l’élimination de l’eau superflue. A l’inverse, plus les particules ou grains de matière sont fins, moins le pourcentage d’eau et d’air est élevé et moins l’eau circule entre les grains. Car il y a moins d’espace entre les grains. La circulation de l’eau est donc freinée. Avec un substrat trop fin, il y a donc danger de stagnation d’eau, ce qui peut entraîner la pourriture des racines par asphyxie.

Aération

Les espaces entre les grains de matière permettent d’emprisonner l’air en quantité suffisante. L’arbre a besoin de l’oxygène contenu dans l’air entre les grains de matière pour pouvoir accomplir l’absorption des éléments nutritifs. Les micro organismes contenus dans le substrat ont eux aussi besoin d’une certaine quantité d’air pour vivre et accomplir l’indispensable décomposition des éléments organiques en très fines particules que les racines pourront ensuite assimiler facilement.

Rétention

La matière support qui compose le substrat doit être hydrophile, c’est à dire qu’elle doit absorber l’eau par capillarité et la retenir, tout en conservant sa structure homogène en grains pour permettre la captation de l’eau et de l’air entre les grains, puis l’évacuation du surplus. Une bonne “matière support” est donc celle qui retient l’eau et les particules dissoutes nécessaires à la nourriture de l’arbre.

Les surfaces en contact de 2 gros grains, placés l’un contre l’autre, sont plus importantes que 2 petits. Les échanges d’humidité, mais aussi de substances très fines comme les sels minéraux, entre les deux, s’en trouvent donc facilités.

De ce fait, l’espace, entre 3 gros grains (en triangle), permet un plus grand stockage d’air et une circulation plus importante d’eau, en proportion. Ce qui facilite l’apport et le stockage de substances nutritives mais également favorise la pousse des racines dans ces vides d’air.

Plus un substrat de bonsai contiendra des grains fins, plus il sera dense, car proportionnellement moins riche en air. L’eau aura plus de mal à y pénétrer et à en sortir. De ce fait, les racines y éprouveront plus de mal à pousser et les risque d’asphyxie et de pourrissement plus grands.

A l’arrosage, le substrat de grains gros ne conserve que la quantité d’eau que chaque grain de matière peut absorber, le reste s’évacue par les trous au fond du pot, grâce à la facilité de circulation de l’eau. Il n’y a ainsi aucun risque de stagnation d’eau dommageable pour la santé des racines de bonsais.

Les composants d’une bonne terre à bonsai

Les matières support

L’Akadama est une terre argileuse d’origine volcanique, en provenance du Japon, légèrement recuite au four. Après concassage, traitement et séchage, son aspect est celui de grains homogènes, au PH neutre, et conservant après arrosage un taux d’humidité excellent, humidité libérée au fur et à mesure des besoins des racines. Sa couleur ocre clair à l’état sec devient ocre rouge à l’arrosage, ce qui permet de reconnaître d’un coup d’œil les besoins en eau du substrat.

Cette terre est dépourvue de substances nutritives. Il faudra donc apporter au substrat des fertilisants en quantités très importantes. Sa perméabilité lui confère une excellente capacité à emmagasiner et à restituer les nutriments et oligo-éléments. Elle est également dépourvue de substances pathogènes car stérile : insectes, virus ou champignons en sont exclus. L’Akadama s’avère être la base de tout bon substrat de bonsai. On peut l’utiliser pure sans autre ajout, ou majoritairement, associée à d’autres matériaux drainants. Toutefois, les grains d’akadama ont tendance à se déliter, à se dissoudre à la longue, rendant moins drainant l’ensemble du substrat. L’akadama doit être systématiquement tamisée pour éliminer la poussière et les grains trop fins. On conseillera également la kanuma qui présente des qualités très proches. Elle sera, quant à elle, privilégiée pour les espèces réclamant un substrat plus acide, comme les rhododendrons, camélias, etc….

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Les matières associées inorganiques

Les roches concassées sont d’origine volcanique comme le pouzzolane, la pumice, le kyriu ou la lutite. Ces matières possèdent une très bonne rétention en eau, grâce à leur porosité, et participent aux échanges des substances minérales. Autre avantage : aucun élément pathogène à bord. Pouzzolane, kyriu, pumice et lutite, composés associés à l’akadama offrent une très bonne rétention d’eau et surtout ne se dissolvent pas et permettent ainsi de maintenir une bonne cohésion du substrat, un bon drainage et une bonne aération du substrat sur plusieurs mois.

Le sable dit quartzique peut également être considéré comme intéressant car économique, associé à l’akadama, à condition que les grains soient suffisamment grossiers et bien lavés. Toutefois sa capacité de rétention d’eau est très insuffisante.

Les éléments associés organiques

La tourbe blonde est produite par la décomposition lente et naturelle de végétaux. Sa rétention en eau est excellente et elle participe très bien dans les apports d’éléments nutritifs, sels minéraux notamment. Inconvénients : elle doit être humide en permanence. Tout séchage la rend presque hydrophobe. Du fait de son excellente capacité de rétention, elle permet de contenir plus longtemps un bon taux d’hygrométrie, en cas de forte chaleur.

Le terreau pour bonsai comporte à peu près les mêmes caractéristiques que la tourbe, avec une rétention d’eau moindre, en apportant essentiellement des substances nutritives de par son état de décomposition plus ou moins important. Il apporte immédiatement, en association avec l’akadama ou les roches, une flore bactérienne déjà installée, propice à la nutrition de l’arbre. Inconvénients : la qualité du terreau est extrêmement variable selon son origine. Souvent trop fine, sa composition favorise la stagnation de l’eau. Il faut impérativement, comme pour la tourbe, n’utiliser que les éléments les plus gros lors du tamisage. Le terreau est très souvent chargé d’éléments à risque pathogène (insectes ou champignons), voire de graines d’autres végétaux. Le terreau, comme la tourbe, ne doivent jamais être utilisés seuls, pour la culture de bonsaï comme de toutes autres plantes en pot.

L’écorce de pin favorise le développement des mycorhizes et des micro-organismes qui participent de la décomposition des matières organiques apportées par les engrais, pour permettre une meilleure et plus rapide assimilation des minéraux par les racines. Son PH est plus acide et convient bien aux espèces acidophiles comme les pins.

Le harbon de bois “purifie” le substrat en étant anti cryptogamique (contre les champignons). Très dilué dans l’eau d’arrosage, il permet, en fin de saison, de rendre moins acide un substrat fortement fertilisé.

A proscrire absolument : la terre du jardin, les terres avec appellation “végétales” dans les jardineries.

En conclusion sur la terre à bonsai

Un bon substrat sera composé d’un seul ou de plusieurs de ces matériaux, selon les espèces, la taille ou l’âge de l’arbre à rempoter et ses nécessités de culture. Schématiquement s’il faut accroître un pain racinaire pour faire grossir un tronc notamment, il faut un substrat composé de préférence de grains gros qui favoriseront le développement de racines longues. La culture d’un arbre jeune, en cours de développement et de formation, réclamera un substrat composé plus spécifiquement de gros grains de tailles homogènes (5 à 10 mm), alors qu’un arbre bien formé pourra se contenter d’un substrat de grains plus fin (2 à 5 mm) mais toujours très drainant et éventuellement associé à du sable gros, pouzzolane, pumice, etc…pour maintenir l’aération et le drainage du substrat, lorsque l’akadama finit pas se déliter.

Le substrat à privilégier doit, de préférence, comporter une forte proportion d’akadama. Certains amateurs l’utilisant pure ou majoritaire et associée au pouzzolane, kyriu, pumice ou lutite. Ces matières sont parfois employées pures, avec en contrepartie une fertilisation accrue et très suivie. Les principes étant d’abord : la bonne maîtrise de l’arrosage par un drainage efficace tout en permettant une très bonne répartition de l’eau et des particules nutritives dissoutes vers la totalité des racines. Toutefois, l’utilisation d’akadama et de roches implique une vigilance accrue de l’humidité du substrat, lors des fortes chaleurs, l’été.

Le terreau et la tourbe, en proportion même légère, sont de moins en moins utilisés. L’apport d’engrais de bonsai performants en boulettes, à décomposition lente ou sous forme liquide, les apports associés d’oligo-éléments et de métaux, compensent largement les éléments nutritifs contenus dans le terreau ou la tourbe, sans leurs inconvénients.

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Le parfait duo

Ce substrat et cet engrais devraient vous permettre d’apporter facilement un environnement adapté pour votre bonsai. Leur association est utilisée dans le monde entier pour leurs facilités d’usage et leurs très bons résultats. Pour un effet optimal, l’akadama sera changée au bout de 2 ans et sera complétée régulièrement avec l’engrais associé.

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Comparatif des différents substrats pour bonsaï

COMPOSANT

ORIGINE

UTILISATION

AVANTAGES

INCONVENIENTS

%
d’utilisation

AKADAMA Argile japonaise d’origine volcanique Drainage
Aération
Rétention
Echanges
Capacité emmagasiner et à restituer nutriments et oligo-éléments, bon pouvoir de fixation des ions.
Absorbe bien l’eau, laisse bien passer l’air
Ph neutre : 6,5 à 6,9
Sans éléments nutritifs, nécessite apports fertilisants et humigènes
Se transforme en bouillie en 2-3 ans
Chère –

30 à
100 %

CHARBON DE BOIS Purification Rend moins acide un substrat fortement fertilisé
Purification des sols et anti-cryptogamique
Tamiser pour enlever la poussière

Très dilué

COMPOST Terreaux dégradés par micro-organismes Apport fertilisant Bon pouvoir de mycorhization Rendent les mélanges collants et compacts

5 à 10 %

ECORCES DE PIN Elément organique Drainage
Aération
Mycorhizes
Favorise le développement des mycorhizes et des micro-organismes
Apporte de l’humus
Excellente pour les résineux
Ph acide 4 à 6
Préférable mais pas impératif qu’elle soit compostée
N’apporte pas d’éléments nutritifs et ne fixe pas les sels minéraux
Puise l’azote du substrat en se décomposant

10 à 30 %

GRAVIER CONCASSE Carrières
Torrents
Drainage
yamadori
Favorise la reprise racinaire et la multiplication des radicelles
Permet la circulation de l’air et le réchauffement du sol
Capacité de rétention d’eau insuffisante
Tamiser et laver

40 à 60 %

GRAVIER ROND Sable de rivière Drainage
Bonsaï installés en pot (pins)
Permet la circulation de l’air et le réchauffement du sol Capacité de rétention d’eau insuffisante
Tamiser et laver

20 à 60 %

KANUMA Argile japonaise d’origine volcanique Drainage
Aération
Rétention
Echanges
Capacité emmagasiner et à restituer nutriments et oligo-éléments
Retient bien l’eau, très aérante
Ph acide : 5 à 5,5 – idéale pour les azalées
Sans éléments nutritifs, nécessite apports fertilisants et humigènes
Se transforme en bouillie en 2-3 ans
Chère

30 à
100 %

KETO Argile de fond de rizières Pour compositions sur roche ou lauzes Pâteux et malléable idéal pour faire les bordures ou fixer les arbres
KYRIU Sable de rivière japonais Drainage Ne se dissout pas
Ph neutre
Tamiser et laver
LUTITE Argile fossile rouge du sud de la France Drainage
Aération
Rétention
Très bonne rétention en eau, laisse bien passer l’air , Fixation des ions excellente
Participe aux échanges des substances minérales
Peut remplacer l’akadama
Se tasse assez vite
POUZZOLANE Roche volcanique Drainage Aération
Rétention
Reprise racinaire : pins, ifs, buis
Bonne rétention en eau
Participe aux échanges des substances minérales, fixe bien les ions
Ne se dissout pas
Contient des oligo-éléments (fer)
Favorise la division des radicelles
Ph neutre
Lourde

Tamiser et laver

30 à 40 %
PUMICE
POMICE
Pierre ponce volcanique des îles Lipari Drainage Aération
Rétention
Reprise racinaire : juniperus, prunus, feuillus
Légère, stable, retient bien l’eau
Bon pouvoir de fixation des ions
Ne se dissout pas
Ph neutre
Tamiser et laver 0 à 80 %
SAPROPEL Argile Drainage
Aération
Rétention
Echanges
On la trouve dans la région Contient du calcaire 5 à 10 %
TERREAU Mélange de matières organiques et/ou minérales Apports fertilisants Bonne rétention d’eau
Apporte des substances nutritives et une flore bactérienne
Augmente l’acidité du mélange
Tamiser de 3 à 5 mm
Très variable selon son origine
Risque d’éléments pathogènes (insectes, champignons) graines
5 à 10 %
TERRES DE JARDIN Terre de labour argilo-calcaire A proscrire Capacités d’absorption Pas du tout drainant, étouffe les racines 0 %
TOURBE Elément organique issu de la décomposition des végétaux Aération
Rétention
Nutrition
Seulement les blondes à fibres longues
Améliore la porosité et la perméabilité (air) Excellente rétention en eau
Pauvre en éléments nutritifs mais retient moyennement les sels minéraux
Maintient un bon taux d’hydrométrie en cas de forte chaleur
Ph acide
Retient l’eau trop longtemps
Doit être humide en permanence car difficile à mouiller une fois sèche
5 à 40 %
TUF ZEOLITIQUE Roche volcanique semblable à la pierre ponce Drainage
Aération
Rétention
Très poreuse peut stocker eau, air, substances minérales
Favorise le développement racinaire
VERMICULITE Mica expansé par choc thermique Drainage
Aération
Isolation
Capable de fixer certains sels minéraux
Peut remplacer la mousse pour les marcottes
Ph neutre
Forte rétention d’eau
Se dégrade en 1 ou 2 ans

 

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